Dans un monde saturé d’images, Karena Evans ne filme pas pour impressionner, mais pour révéler.

À seulement 22 ans, elle signait déjà des clips pour Drake – God’s Plan, Nice For What, In My Feelings – imposant une nouvelle grammaire visuelle, à la fois brute et bouleversante. Réalisatrice, actrice et scénariste, elle est née à Toronto en 1995. Elle incarne une génération pour qui le clip n’est plus un simple outil marketing. C’est un véritable espace de mémoire, de résistance, et de transmission.



Le réel comme matière première

Ce qui distingue Karena Evans, c’est cette capacité rare à faire dialoguer l’intime et le collectif. Sous sa direction, les vidéos musicales ressemblent à des courts-métrages documentaires. Ils sont peuplés de visages réels, de corps en mouvement et de gestes familiers. Rien n’est figé, rien n’est surjoué. Elle capte la rue, les regards, les éclats de vie, comme on capture la lumière à la volée. Chaque plan porte une tendresse à fleur de peau, un respect profond pour les histoires qu’elle choisit de raconter.

Dans Nice For What, véritable hommage visuel aux femmes noires, Karena Evans célèbre la force, la pluralité, la grâce quotidienne. Pas de fantasme, pas de mise en scène artificielle. Ce sont seulement des femmes qui existent pleinement. Elles prennent l’espace et redéfinissent les représentations dominantes avec puissance.


Une signature narrative au service de la communauté

Formée auprès de Director X, figure incontournable du clip nord-américain, Karena Evans a très vite su s’émanciper des carcans traditionnels. Elle comprend les codes de l’industrie, mais préfère les détourner pour mieux inscrire son style : organique, fluide, sensoriel. Un style qui touche autant qu’il interroge. Ses œuvres sont traversées par cette volonté de créer des images qui parlent d’appartenance, de liens, de résilience. Une esthétique de l’ancrage, quasi tactile !


De la musique à la fiction : un regard en expansion

Karena Evans ne s’est pas arrêtée aux clips. Elle a posé son regard affûté sur des séries comme P-Valley. Elle a également travaillé sur le reboot de Gossip Girl (2021). Elle n’a jamais perdu de vue sa mission première : rendre visibles les marges. Elle souhaite donner voix aux silences et incarner la complexité de trajectoires souvent effacées. Son engagement traverse chaque projet avec constance : montrer sans lisser, raconter sans simplifier.


Une vision en mouvement

Première femme noire à recevoir le prix de Réalisatrice de l’année aux Prism Prize Awards en 2018, Karena Evans incarne une vision du clip comme manifeste. Elle appartient à cette génération de créateurs pour qui l’image n’est pas une finalité, mais un levier. Un miroir, parfois. Une arme, souvent. Un outil pour construire un autre récit – plus juste, plus nuancé, plus humain.

Chez Karena Evans, la caméra n’est jamais neutre. Elle est témoin, complice, passeuse. Elle explore les failles, les forces, les beautés de ce qui reste habituellement hors-champ. Et c’est précisément là que réside sa puissance. Elle a la capacité à faire de l’image un langage qui soigne. Elle rassemble et éclaire.


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